Rêver lobscur 2016

"Rêver l'obscur" Exposition personnelle d'Alexandra Guillot
du 29 mars au 3 mai 2016 - L'Entrepôt - Monaco

Artiste pluridisciplinaire, Alexandra Guillot travaille à partir de sources les plus diverses - journal intime, littérature, cinéma, internet, mass-média, photographie... qui constituent un fond d'archives issues d'une pratique quotidienne remontant aux années 2000. Souvent conceptuelles dans leurs élaborations, les œuvres d'Alexandra Guillot n'en conservent pas moins une grande part de subjectivité empreinte d'un romantisme noir dont elle revendique l'influence.

Peuplée de sculptures et photographies, l'exposition d'Alexandra Guillot, essaye d'offrir, à travers des pièces kitsch, surannées mais toujours en décalage, une vision hypnagogique (*) des rituels qui surviennent lorsque l'on glisse de la vielle vers le rêve.

* - L'état hypnagogique est un état de conscience particulier intermédiaire entre celui de la veille et celui du sommeil qui a lieu durant la première phase d'endormissement. Ce terme a été inventé en 1848 par Alfred Maury, qui l'appliquait aux hallucinations se produisant fréquemment.

« Le sommeil de la raison on sait ce que c'est. On sait ce que ça engendre. Pas la peine de nous la refaire. On connaît la chanson. Il y a longtemps que les grands monstres ont été remplacés par des bêtes de seconde main, des bibelots plus ou moins grotesques, des nains de jardin.
En 1927 Benjamin le disait déjà : la nuit on croit partir pour les tréfonds de l'âme et on ne trouve que des choses. Que des meubles. Notre intérieur est aménagé selon le goût de la veille. Et l'onirique est le royaume du kitsch. Rajoutez à cette affaire un siècle de surréalisme et le constat est sans appel : la route vers l'obscur est entièrement bloquée. Bouchée par un affreux bric-à-brac. Partout l'imagerie précède la vision.
Mais on a beau savoir cela, on a beau l'avoir compris, on insiste cependant. Et il y a toujours un soir de lune où on rallume les bougies. Où l'on défigure les photos. Où on repeint en noir les cages à oiseaux. On ressort les vases et la passementerie. On redit en tremblant le mot « table de nuit ». Et on va marauder des fleurs fanées dans les caveaux de famille.
Nos angoisses, c'est certain, sont engluées à jamais dans le fixateur. Rien ne pourra les en démêler. Mais, même si l'on n'a réuni pour l'occasion qu'une pauvre compagnie de ready-made, il faut que l'on rejoue encore une fois Le Cauchemar Electrique de la Dentellière. Car on a aussi appris avec le temps à repérer les failles dans le décor, les gouffres dans la marchandise. A voir l'horreur dans la verroterie. Et on ne veut rien de plus maintenant que ces terreurs d'attraction.
Aujourd'hui les spectres voyagent dans des trains fantômes. »

L'Entrepôt - 22, rue de Millo - Monaco - Tél +377 93 50 13 14

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